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Démarche artistique

C'est le temps qui jalonne mes recherches.

Comment donner forme au temps, le confondre, le fondre. Le laisser diriger où le maîtriser.

Devenir, rester ou disparaître. Marquer le temps, un temps, graver, mémoriser, donner le tempo.

 

Souvent c'est le matériau, la matière qui invente le langage. Il porte toute une histoire, il est déjà chargé d'une vie propre, et il est bavard dans l'inconscient collectif. Mon travail consiste juste à mettre en forme ces histoires. Mes œuvres prennent formes dans et par la matière. C’est ce qu’on pourrait appeler une esthétique haptique qui ne s’adresse pas qu’à la vue mais aussi au toucher.

La technique de l’encaustique par exemple est très ancienne, Pline l’ancien (1er siècle de notre ère) et d'autres auteurs antiques en font souvent mention. Elle consiste en un mélange de cire d’abeille et de résine d’arbre à laquelle on peut ajouter des pigments. L’encaustique se travaille à chaud, on fait suer le matériau, on fusionne les couches. Ce travail sédimentaire est récurrent dans ma pratique. Dans les couches se cache le passé, dans l’inframince parfois dont parlait Marcel Duchamp.  â€‹

 

Le temps génère des espaces mais il y a des espaces intemporels, ceux-là m'intéressent particulièrement.

La photographie apporte ses codes, son langage. Il en est de même pour la peinture, le dessin ou la sculpture. Cela ne me gêne pas de passer d'une technique à l'autre, au contraire, cela fait partie mon processus créatif. Je cours toujours plusieurs lièvres à la fois. Ici une chute livre la base d'une nouvelle pièce, qui en appelle une autre, là c'est l'histoire de l'art qui sert de réservoir pour les idées, les formes...

 

J'aime la dimension humaine et intimiste des cabinets de curiosité. On y projette tout un univers décalé, entre réalité et fiction. On y trouve les rapports de force qui se jouent entre homme et nature.

J'aime le travail procédural de Michel François ou de Gabriel Orozco, comme la boule de plastiline qu'il roule dans la rue et qui agglomère son propre parcours.

J'aime quand Eric Cameron enfouit des objets sous des centaines de couches de peintures, jusqu'à les déformer, les soustraire.

J’aime les mythes pour leurs vérités intemporelles et la façon dont on s’arrange pour dissimuler ou dévoiler la réalité.

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Le moulage a un fort caractère évocateur et permet d'avoir une prise sur le réel et le temps, tout comme la cire. Il m'intéresse d'en mesurer les limites, celles souvent de la représentation et d'amener le spectateur à reconstruire une dimension parfois absente, une sorte de monde parallèle.

 

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Il est toujours intéressant de regarder comment le temps agit sur nous. Nous partons en interprétation, se mêlent les cultures, l'éducation individuelle, l'histoire.

Dans la société actuelle tout va vite. Les technologies ont largement favorisé l'accélération. On est tous rivés dans une tâche, affairés, débordés. Quand on créé, on ralenti, on s'extrait ponctuellement du temps. J'ai besoin de m'extraire pour regarder le monde et l'exprimer, sinon, je vais très vite aussi. 

 

 

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